Revue de presse n°8 - Meta développe un casque de réalité augmentée pour l'armée
Ce qu'il faut retenir des nouvelles sur l'intelligence artificielle pendant la semaine du 26 mai au 1er juin 2025.
Bienvenue dans la huitième revue de presse de Réalité artificielle. Je publie chaque dimanche une sélection des derniers développements importants en IA. Bonne lecture!
📰 À lire
Meta développe un casque de réalité augmentée pour l'armée
L’entreprise propriétaire d’Instagram, Facebook, WhatsApp et Threads collabore avec la société d’armement Anduril afin de créer plusieurs appareils de réalité étendue pour l’armée américaine.
Dans un communiqué publié jeudi, Anduril explique que ces appareils donneront aux soldats une perception améliorée du champ de bataille et qu’ils leur permettront d’avoir un contrôle intuitif de véhicules armés autonomes. Ils seront basés sur les modèles d’IA de Meta et développés par le centre de recherche Reality Labs de la multinationale.
Ces objets de réalité augmentée s’intégreront à la plateforme Lattice d’Anduril, un système de commandement basé sur l’intelligence artificielle qui collecte des données de milliers de sources pour fournir des renseignements sur le champ de bataille en temps réel.
Le nouveau système développé par Meta et Anduril s’appelle EagleEye, précise le Wall Street Journal. Il comprendra des capteurs qui amélioreront l’ouïe et la vision des soldats, leur permettant par exemple de détecter des drones volant à des kilomètres de distance ou de repérer des cibles cachées.
Dans le nouvel épisode du podcast Core Memory diffusé jeudi, le cofondateur d’Anduril Palmer Luckey indique que le premier prototype du casque EagleEye sera livré au Pentagone cette année, rapporte Bloomberg. Il a comparé ses fonctionnalités à ce que les joueurs portent dans le jeu vidéo Halo: un affichage tête haute intégré aux lunettes qui fournit au soldat de nombreuses informations sur les cibles et sur son environnement ainsi qu’un assistant d’IA nommé Cortana qui lui relaie des instructions importantes.

Les deux entreprises technologiques ont soumis une offre à l’armée américaine afin d’obtenir un contrat d’environ 100 millions de dollars pour développer des appareils de réalité étendue. Ce contrat, dont le but est d’évaluer des prototypes de casques, fait partie d’un vaste projet de l’armée de 22 milliards de dollars pour développer des nouveaux appareils d’IA. Anduril a pris le contrôle de ce projet en début d’année, alors qu’il avait initialement été attribué à Microsoft en 2018.
Meta, dont la mission affichée est de «construire le futur des interactions humaines», a franchi une étape majeure et controversée en se lançant dans l’IA militaire avec Anduril. En novembre, l’entreprise avait déjà annoncé qu’elle allait autoriser le gouvernement américain à utiliser ses modèles d’IA. Elle a également recruté d’anciens employés du Pentagone ces derniers mois.
En plus de Meta et Microsoft, d’autres grandes entreprises de la tech travaillent également sur des applications militaires de l’intelligence artificielle. Google faisait partie de Maven, un projet du Pentagone qui utilise l’IA pour aider les soldats à identifier des ennemis à partir de vidéos de drones. Face aux nombreuses protestations de ses employés qui ne voulaient pas développer une technologie pouvant être utilisée à des fins létales, la multinationale a renoncé à renouveler ce contrat en 2018. Elle a toutefois récemment abandonné son engagement de ne pas utiliser l’IA pour des armes ou de la surveillance.
OpenAI, connue pour son chatbot ChatGPT, travaille aussi avec l’entreprise d’armement Anduril. En décembre 2024, les deux sociétés ont annoncé un nouveau partenariat pour intégrer la technologie d’OpenAI aux systèmes utilisés par l’armée américaine. Tout comme Google, OpenAI refusait d’abord que son IA soit utilisée par l’armée puis a ensuite modifié ses règles. Anthropic, qui commercialise le chatbot Claude, fournit également des systèmes d’IA à l’armée américaine.
Sept nouvelles importantes cette semaine
L’intelligence artificielle va-t-elle massacrer nos emplois par millions? (Le Temps)
Meta AI: l’assistant conversationnel aspire-t-il vraiment les données? (ActuIA)
Why Anthropic’s New AI Model Sometimes Tries to ‘Snitch’ (Wired)
Anthropic debuts Claude conversational voice mode on mobile that searches your Google Docs, Drive, Calendar (VentureBeat)
OpenAI: The power and the pride (MIT Technology Review)
xAI to pay Telegram $300M to integrate Grok into the chat app (TechCrunch)
Lis les autres articles de la semaine que j’ai sélectionnés en cliquant ici.
🎥 À regarder
Des centaines de millions de chômeurs à cause de l’IA?
Le directeur d’Anthropic, une des plus grandes entreprises d’intelligence artificielle au monde, s’inquiète de l’impact massif que l’IA aura bientôt sur le monde du travail.
Dans une interview avec le média Axios publiée mercredi, Dario Amodei estime que l’IA pourrait remplacer la moitié des travailleurs en cols blancs de premier niveau d’ici un à cinq ans. Il ajoute que cette technologie risque de faire monter le taux de chômage à 10-20% sous le même délai, alors qu’il était de 4,2% en avril aux États-Unis. Les journalistes d’Axios Jim VandeHei et Mike Allen qualifient cette éventuelle situation «d’élimination massive d’emplois» et de «job apocalypse».
Dans une interview avec CNN publiée vendredi, Dario Amodei partage ses inquiétudes avec le journaliste Anderson Cooper.
Sept vidéos importantes cette semaine
Palmer Luckey and Meta Make Peace to Make War (Core Memory)
AI Leader Dire Warning: White Collar Bloodbath Is Here! (Breaking Points)
Fake AI News Clips Flood Internet (Breaking Points)
We Made a Film With AI. You’ll Be Blown Away—and Freaked Out (The Wall Street Journal)
A.I. is a Religious Cult with Karen Hao (Adam Conover)
Google CEO Sundar Pichai on the future of search, AI agents, and selling Chrome (The Verge)
The complete history of Artificial Intelligence: Alan Turing to ChatGPT (Matt Wolfe)
🔈 À écouter
L’impact de l’IA sur la cognition
Dans le nouvel épisode de The Most Interesting Thing in AI, Nicholas Thompson, le directeur de The Atlantic, discute avec Nita Farahany, une professeure de droit et de philosophie à l’Université de Duke, aux États-Unis, et experte en neurotechnologies.
Ils abordent ensemble le rôle de l’intelligence artificielle dans les interfaces neuronales, les dangers liés aux neurotechnologies, l’impact de l’IA sur la cognition et les risques d’atrophie cérébrale en utilisant des chatbots.
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Bonne semaine et à dimanche prochain,
Arnaud